Dans le cadre du « mois des zones humides », j’ai pu suivre une balade ornithologique animée par la Ligue de Protection des Oiseaux aux portes de Clermont, à l’Ecopole du Val d’Allier.
Cliquez sur les intitulés sur fond noir ci-dessous pour en dérouler le contenu.
La « zone humide » n’est ni bien explicite ni bien attirante. Pourtant, c’est un type d’écosystème naturel absolument capital dans l’écologie régionale, que ce soit en rétention d’eau ou en biodiversité. Le « mois des zones humides », mis à l’honneur par le Conseil Départemental – qui est en charge des ENS (Espaces Naturels Sensibles) – se terminant, je me suis glissé dans un petit groupe à la découverte de l’Ecopole du Val d’Allier.
L’occasion de voir quelques oiseaux intéressants et de mieux en comprendre les habitudes de vie, avec l’aide du commentaire de Margot de la LPO. Mais aussi de constater la manière dont un ancien site industriel – une carrière de granulats – a pu être réaménagée intelligemment en espace de préservation de la biodiversité.
Damien
Point de rencontre : le parking d'un supermarché à l'entrée de Pérignat. 9h ce samedi matin, très beau ciel bleu et température agréable pour un mois de février. Margot, qui animera le parcours pour la LPO [Ligue de Protection des Oiseaux] Auvergne, équipe tout le monde en jumelles et donne les principales consignes.
Et le petit groupe d'une vingtaine de personnes se lance sur les sentiers de l'Ecopole, tout proche. Sur les 8 km de sentiers du site, nous en ferons 3 aujourd'hui, avec de nombreux arrêts commentés pour observer les oiseaux mais aussi la configuration des lieux.
A chaque étape, Margot détaille les points d'intérêts. Elle est en cela aidée de plusieurs supports visuels, notamment des images plastifiées : en effet, la diversité des oiseaux sur le site est telle - 227 espèces recensées sur l'année - qu'il est nécessaire d'avoir un support pédagogique pour s'y retrouver.
Avec les jumelles fournies ou leur propre matériel, les participants sont invités régulièrement à observer le plan d'eau. Aujourd'hui, la balade s'intitule "le bal des hivernants" : il s'agit donc d'en apprendre plus et de voir les principaux oiseaux utilisant l'Ecopole comme demeure permanente, temporaire hivernale, ou simple lieu de passage lors d'une migration.
Un des principaux supports utilisés par Margot est, logiquement, le guide ornithologique. Il recense toutes les espèces d'oiseaux en France, dessins à l'appui. Comme les volatils se gardent bien de nous approcher, il est intéressant d'étudier les détails de leur plumage ou de leur gabarit via une image fixe.
Une des "explications" que j'ai trouvé particulièrement intéressante consistait pour Margot à étaler sur le sols différents visuels des oiseaux de l'Ecopole, et à nous les faire classer en quatre familles : sédentaires, estivants, hivernants et migrateurs de passage. Cela donnait un aperçu de la variété des comportements et des "usages" du site, de la demeure permanente à "l'aire de repos sur autoroute".
Et le petit groupe repart en direction d'un autre point d'observation. Les chemins sont globalement très plats (on fait le tour d'un plan d'eau), et le public est donc très varié, de passionnés d'ornithologie déjà équipés à la famille venant prendre le soleil. En tous cas, les enfants semblaient très contents de participer !
Le site de l'Ecopole, qui couvre 140 hectares de terres et de plans d'eau (non reliés à l'Allier), est relativement récent. Jusqu'en 2017, il y avait ici une usine de granulats exploitant les alluvions. Transformée et "renaturalisée" sur plusieurs années, avec notamment un accompagnement de la LPO, elle est aujourd'hui une des principales réserves ornithologiques d'Auvergne.
Exemple d'apport de la LPO dans le projet de l'Ecopole - outre les visites et la valorisation : la recommandation d'installer des petites îles artificielles, très prisées des oiseaux qui se sentent ainsi à l'écart des promeneurs (et de certains prédateurs). On voit quelques oiseaux prendre le soleil, face au vent, sur le rebord gauche de l'île. Et le Sancy en arrière-plan, pour le plaisir des yeux.
Allez, un autre (et dernier, promis) exemple : l'aménagement de berges en pente douce - pour permettre aux animaux un accès plus facilité au plan d'eau - a connu quelques exceptions. Ici, une falaise naturelle, issue de sédiments déposés par l'Allier, a été conservée. Pourquoi ? Afin d'y maintenir l'hébergement de nids d'hirondelles, les petits trous que l'on aperçoit. Ils peuvent faire jusqu'à 2 mètres de profondeur.
Justement, pour éviter que les promeneurs, ou les pêcheurs (il y a 10 hectares ouverts à la pêche sur le site) ne s'approchent trop des nids, certains espaces "tampon" ont été aménagés. Nous voyons ici un gentil mais bruyant âne qui garde farouchement un petit pré grillagé et éloigne les humains indésirables des nids d'hirondelles. En plus, il tond la pelouse gratuitement.
Après une courte montée, nous voici sur un des observatoires de l'Ecopole : ce sont des points aménagés avec quelques bancs et tables, mais surtout des gabions agencés pour permettre de voir sans être (trop) vu. Et, accessoirement, de poser et de stabiliser les jumelles ou les appareils photo.
De l'observatoire, on observe de nombreux oiseaux - dont ces sternes qui nichent sur un petit radeau (aménagé avec un peu de terre et de cailloux), dérivant tranquillement sur l'eau. Mais aussi le dernier site industriel proche de l'Ecopole, reliquat de l'ancienne exploitation de granulats mais toujours en activité.
C'est l'occasion, pour Margot, d'aborder les menaces qui pèsent sur les oiseaux. Ici, elle nous parle des cormorans, oiseau noir, grégaire, mal vu des pêcheurs marins car ils chipent fréquemment du poisson. Par conséquent, c'est une espèce chassée abondamment par l'homme. On en trouve aussi sur la terre et jusque dans nos contrées (même s'il y a moins de poisson qu'à Perros-Guirec)
En contrebas de notre observatoire, une zone marécageuse s'étend. Il s'agit des "hauts fonds", qui sont (encore !) un exemple de conseil apporté par la LPO lors de l'aménagement du site. Ici, la profondeur de l'eau est faible, et la zone fait office, selon les saisons, de petit labyrinthe aquatique, ou bien de mare à colverts et à sarcelles, ou bien de "zone humide" ...
Par "zone humide", on entend tous les types d'écosystèmes naturels partiellement inondés ou gorgés d'eau, et où niveau liquide fluctue selon les saisons. On y trouve un type de sol, une flore et une faune très spécifiques. Février marquait le "mois des zones humides", notamment mis à l'honneur par le Conseil Départemental et les acteurs locaux de la protection environnementale.
Pour conclure, et c'est en partie le propos de Margot : la protection de la faune et de la flore a beaucoup progressé en France, et notamment en Auvergne. Avec différents "dispositifs" plus ou moins exclusifs, des Réserves Naturelles aux Espaces Naturels Sensibles en passant par les Parcs Naturels, de nombreux moyens sont accordés à la protection des espèces menacées. Difficile pour l'instant de savoir si cela sera suffisant pour contrecarrer la perte massive de biodiversité observée jusque dans notre région.
De préférence, utilisez un écran le plus large possible en mode paysage pour parcourir le diaporama.
Cliquez à tout moment sur l’icône de fermeture en haut à droite pour sortir.
Si le diaporama ne s’affiche pas ci-dessus, cliquez ici pour le lancer manuellement.
Reportage réalisé le 19 février 2022 / tous crédits photo Damien Caillard, Tikographie, sauf mention contraire – merci à Margot pour son accueil et son aide.