4 petits parcours pour s’instruire sur place

Par

Marie-Pierre Demarty

Le

Itinéraire de la pomme dans le verger-conservatoire de Tours-sur-Meymont
Tikobalades d’été #5/5 – Vous en avez forcément déjà croisés : de grands panneaux souvent très esthétiques et surtout, très pédagogiques. Ils permettent de s’instruire en autonomie, face à un site naturel ou patrimonial. En voici 4 exemples pour vos petites balades familiales à travers le Puy-de-Dôme.

Le pourquoi et le comment   [cliquer pour dérouler]

Août se profile… Ce sera le moment de vous laisser digérer vos lectures, vous aérer l’esprit, rattraper ce que vous avez manqué, écouter des podcasts, lire autre chose à l’ombre du tilleul du jardin ou aller sur le terrain explorer tout ce que je vous raconte au fil de l’année.

Ce dernier article pour attirer encore votre attention sur quatre lieux liés à une thématique à découvrir ou à faire découvrir. Ils sont moins connus que le sommet du puy de Dôme, moins fréquentés que le lac Pavin et pas bien loin non plus. Mais non dénués de charme et plein de trucs importants à apprendre.

Passez un bel été, revenez en pleine forme, combattifs, éveillés et enthousiastes. On sera si heureux de vous retrouver !

Marie-Pierre

Trois infos express   [cliquer pour dérouler]

  • Dans bien des sites naturels (et aussi patrimoniaux), les institutions et les protecteurs de ces lieux ont à cœur de faire partager aux visiteurs l’intérêt et les enjeux du lieu. Cela se traduit au minimum par des panneaux pédagogiques très bien faits et illustrés, qui vous permettent de comprendre ce qui se joue sous vos yeux, de rapporter ce que vous ne pouvez pas voir à ce que vous pouvez admirer, de compléter votre prise de conscience et d’apprendre à respecter les animaux, les végétaux, les habitats et les habitants.
  • Ce sont des endroits parfaits pour s’initier en famille, apprendre l’observation et vous éloigner un moment de la foule d’une plage, d’un festival ou d’un site hyper fréquenté. Ils s’accompagnent éventuellement d’un petit itinéraire de découverte, assez court pour pouvoir être fait en famille, même avec des enfants impatients de déguster la glace du goûter ou d’aller barboter dans la piscine sur leur affreux canard géant en plastique.
  • Voici quatre suggestions de ces sites pédagogiques à découvrir dans le Puy-de-Dôme, et pour lesquels vous aurez la possibilité de compléter vos lectures par un article de Tikographie : les abeilles noires à Pontaumur pour découvrir la biodiversité des pollinisateurs, l’Ecopôle du Val d’Allier pour explorer les possibilités de faire cohabiter l’humain des villes et le vivant non-humain des bords de rivière, le verger-conservatoire de Tours-sur-Meymont pour goûter la richesse des traditions fruitières locales et l’ampleur de leur préservation, et enfin la zone humide d’Aydat, pour comprendre comment on peut rendre baignable un lac très touristique alimenté par une rivière qui trimballe quelques risques.

Pour terminer cette série et la saison Tikographie, je vous propose un dernier angle d’approche de vos balades d’été : les « pédagogiques ». Pour s’instruire in situ, pour comprendre le paysage, la vie qu’il accueille et les enjeux d’un lieu, et pour partager ces connaissances en famille ou en groupe, les associations et institutions de protection de la nature ont conçu ici et là des parcours agrémentés de panneaux explicatifs, souvent très bien conçus, joliment illustrés, plus brefs que mes articles et en rapport direct avec ce qui se trouve autour.

Panneau de l'Ecopole sur la faune des falaises
Comme ici à l’Ecopôle du Val d’Allier, les panneaux pédagogiques vous permettront de mieux comprendre comment la faune et la flore s’installent dans chaque type de milieux ou d’habitats.

Ils vous permettront d’aborder des thèmes très variés et complémentaires, de sensibiliser vos amis et d’intéresser vos enfants sans dire de bêtises. Ils sont en général assez courts pour constituer un moment « on s’instruit sans peine » entre deux activités plus ludiques dans une journée de vacances.

Il y en a plein un peu partout. En voici une petite sélection, repérée au cours de mes reportages que vous pourrez d’ailleurs lire pour vous faire une idée avant d’y aller ou pour compléter l’expérience en revenant.

1. Une autre vision des abeilles

Les Combrailles, c’est peut-être le territoire par excellence à découvrir. Ce plateau bocager du nord-ouest du Puy-de-Dôme est moins touristique que les spectaculaires volcans du Sancy et de la chaîne des Puys, ses proches voisins. Mais il recèle des trésors.

Par exemple, ses abeilles.

Saviez-vous que la plupart des apiculteurs élèvent des abeilles jaunes, originaires d’Italie, qui ont tendance à faire disparaître les abeilles locales en colonisant leurs territoires et en s’hybridant avec leurs voisines autochtones ?

le jardin de la Maison de l'Abeille Noire
Juste à côté de la Maison de l’Abeille de pays, dans le centre-bourg de Pontaumur, un petit square vous permet de tout comprendre sur le pollinisateur local et sa protection.

Autour de Pontaumur, l’abeille noire endémique résiste vaillamment. Elle s’est trouvé des défenseurs, menés par Noël Mallet, l’ancien proviseur du lycée agricole local, qui s’est consacré à plaider sa cause et à organiser sa défense. Aujourd’hui, l’abeille noire vous accueille dans sa Maison et dans son jardin.

La Maison de l’Abeille de Pays, miellerie associative du Conservatoire de l’Abeille Noire des Combrailles, vend son miel et propose parfois des visites. Mais dans le jardin contigu, un petit parcours pédagogique vous accueille en permanence pour vous raconter l’histoire de ce petit pollinisateur adapté et attaché à son terroir, de son sauvetage et des enjeux de biodiversité qui se cachent dans cette épopée bourdonnante.

Panneau des ruches
Suite de la visite sur les hauteurs de Pontaumur : à la découverte des ruches.

La visite se prolonge sur les hauteurs du bourg, avec une belle collection de ruches de tous styles. Attention tout de même : elles sont occupées. Mais il est assez étonnant de découvrir que la biodiversité concerne non seulement les abeilles, mais aussi leurs maisons. Cette deuxième halte ce repère à quoi ? A son beau panneau pédagogique, bien sûr.

Besoin d’éclairages avant d’y aller ? Rendez-vous d’un coup d’ailes sur l’article :

A Pontaumur, l’abeille noire résiste à l’envahisseur grâce à ses protecteurs

Lectures d’été : demandez la Biblitikographie !

En 2024, nous avons publié un petit texte numérique (format PDF) rassemblant une liste d’oeuvres livresques ou bédéesques sur l’écologie et les territoires, recommandées par la communauté et la rédaction Tiko. Pour bronzer futé, malin et clever, vous pouvez vous la procurer en payant, ou sans payer, mais de toute façons en nous soutenant (teaser)…

2. Un coin de nature à portée de la ville

Vous n’avez pas trop la possibilité de vous éloigner de la métropole clermontoise ? Vous cherchez un coin de fraîcheur proche de la ville où rencontrer la grande diversité du Vivant ? Vous voulez instruire vos enfants à l’observation de la nature dans des lieux pile aménagés pour ça ? Vous voulez aller à la rencontre d’un lieu d’expérimentations multiples de cohabitation entre le vivant non-humain et nous, entre nature sauvage et besoins humains ? Vous voulez une démonstration spectaculaire qu’il est possible de renaturer un ancien site industriel ?

observatoire de la faune sur l'écopôle
Postez-vous à l’affut dans cet observatoire spécialement conçu pour s’émerveiller sans effrayer la faune qui s’organise autour de ce point d’eau attirant, dans une des anciennes gravières de l’Ecopôle.

Il y a mille raisons de se diriger vers ce lieu étonnant, à la charnière entre la ville et la campagne, qu’est l’Ecopôle du Val d’Allier. Y compris une halte sur votre parcours le long de la Via Allier, qui traverse ce bout de ripisylve à vocation de loisir autant que de pédagogie.

Vous y trouverez non seulement des panneaux explicatifs sur les enjeux du site, mais aussi des observatoires où guetter les apparitions magiques de la faune en toute discrétion.

Et pour tout comprendre de ce site très expérimental, découvrez-en plus dans cet article :

L’Écopôle du Val d’Allier, démonstrateur de cohabitations fertiles

3. Oublions la golden

Voyons voir… Combien de variétés de pommes pouvez-vous citer ? La golden sans doute, la granny smith… Ah, la Chanteclerc aussi ? Bien !

Avec cette troisième balade, je vous emmène à la découverte d’un lieu où sont réunies 167 variétés. Sans compter les poires, les cerises, les prunes… Presque toutes sont des variétés locales. Et même si le Puy-de-Dôme a été longtemps une grande région de production fruitière, vous imaginez à l’échelle nationale ! La golden, si envahissante soit-elle, peut aller se rhabiller.

Cet endroit étonnant se trouve au cœur du Livradois, un massif montagneux discret mais plein de charme, entre la Limagne et le Forez. Dans le village de Tours-sur-Meymont, le verger-conservatoire est le fruit (bien sûr) d’un patient travail de collecte, d’identification, d’observation, de documentation et de plantation et greffe, réalisé par le Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne. Et principalement par un de ses vice-présidents actuels, qui en est l’artisan : Christophe Gathier.

Non content d’avoir réuni cette belle collection (et quelques autres, ailleurs, pour les abricotiers, les amandiers et bientôt les figuiers), il s’emploie à redéployer ces variétés adaptées à leur terroir, avec la complicité de quelques pépiniéristes, et à les faire connaître.

Le verger-conservatoire
Baladez-vous dans ce beau verger où l’on vous raconte la belle histoire d’amour entre l’Auvergne et les fruits. Une histoire à croquer !

C’est pourquoi ce beau verger d’où l’on profite de magnifiques panoramas est agrémenté d’un « sentier pédagogique de la pomme », avec panneaux explicatifs des enjeux de ce projet bâti pomme par pomme en plus de 35 ans.

Pour vous mettre en appétit, vous pouvez soit déguster quelques pâtes de fruit dont l’arboriculture locale a fait une spécialité clermontoise, soit lire l’article où Christophe Gathier détaille l’histoire et tout l’intérêt de ce parc public d’un genre particulier, qui réunit patrimoine, paysage, enjeu nourricier et promesse de gourmandise. À lire ici :

Grâce au verger conservatoire de Tours-sur-Meymont, la tradition fruitière locale reprend des couleurs

« Quel impact du sport outdoor sur la nature ?« 

51ème Rencontre Tikographie à la rentrée 2025 dans le nouvel espace événementiel de la librairie des Volcans !

Jeudi 18 juin (17h-19h, horaire à confirmer) à la librairie des Volcans – tous publics, gratuit et en accès libre

4. Aydat n’est pas qu’une plage

Entréede la zone humide
Ici, vous quittez la zone très touristique du lac d’Aydat pour pénétrer… dans une certaine idée du jardin d’Eden.

Si lors d’une baignade à Aydat vos enfants à haut potentiel environnemental vous demandent comment le lac peut rester propre sans qu’on y mette du chlore comme à la piscine… ou même s’ils ne demandent rien… ou si vous en avez soudain marre de ce grouillement de baigneurs bruyants… sortez votre petite famille de l’eau et annoncez-leur que vous les emmenez au paradis. Longez la berge vers l’ouest (c’est sur votre gauche en remontant de la plage) sur quelques dizaines de mètres. C’est là.

Ça semble moins poétique si je vous dis qu’il s’agit de la zone humide d’Aydat, mais c’est ce qui sera annoncé à l’entrée. Ne vous découragez pas et engagez-vous sur les pontons. Ils traversent un endroit magique, par son calme, sa verdure, sa fraîcheur. Depuis les postes d’observation, vous aurez de bonnes chances d’espionner une incroyable faune d’oiseaux, de libellules, et autres populations qui y ont trouvé refuge.

Pontonsdans la zone humide
Un cheminement de pontons pour partir à la découverte d’un havre de vie et de verdure, à quelques pas de la plage surpeuplée.

Vous pourrez vous instruire sur les grands panneaux qui vous guident parmi les saules et les iris d’eau, les croassements de grenouilles, les « ploufs » de quelque poisson. Une manière de prendre conscience de l’état inquiétant de nos cours d’eau, qui contraignent à lancer de grands travaux pour les renaturer. Et de découvrir l’un de ces projets dans cet endroit reconstitué il y a moins de 20 ans, qui a littéralement sauvé le lac et la baignade de vos enfants.

Vous pourrez même le leur raconter avec encore plus de détails, grâce à cet article :

Le lac d’Aydat arbore pavillon bleu : remerciez la zone humide et le SMVVA

Vous voilà parés pour passer de belles vacances en proximité, en famille et en bonne intelligence avec tout ce qui nous environne. C’est quand même mieux que de cramer votre peau et la planète pour aller vous ennuyer sur une plage artificielle à Dubaï, non ?

Texte et photos Marie-Pierre Demarty. À la une : L’itinéraire de la pomme dans le verger-conservatoire de Tours-sur-Meymont

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