Promenez-vous dans les bois…

Par

Marie-Pierre Demarty

Le

Chemin traversant une forêt de hêtres
Tikobalades d’été #1/5 – En ce mois de juillet, Tikographie vous accompagne dans vos balades estivales. Notre but : vous permettre de mieux comprendre ce qui se joue pour mieux apprécier la nature environnante. Pour commencer, on marche à l’ombre, sous les futaies.

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Le pourquoi et le comment   [cliquer pour dérouler]

Chères lectrices, chers lecteurs,

Une petite formalité de santé m’obligeant à lever le pied cet été, je vous propose de terminer cette année 2024-2025 par un peu de tourisme dans le Puy-de-Dôme… et dans les archives de Tikographie.

Depuis maintenant deux ans et demi que j’explore le territoire pour vous raconter les belles initiatives qui renforcent sa solidité, j’ai appris à observer le paysage avec un œil plus exercé, à y déceler les signes des impacts négatifs que nous infligeons à la nature mais aussi des efforts que nous faisons pour lui redonner de la place et du confort.

J’ai donc très envie de vous faire partager cette vision « en profondeur » de notre beau département. Endroits insolites, parcours pédagogiques, savoirs méconnus, regards décalés seront au programme de ces dernières semaines avant notre traditionnelle coupure du mois d’août.

Ce sera aussi l’occasion de lire ou relire quelques articles que vous avez pu manquer à leur parution, car je sais que vous n’avez pas le temps de tout lire chaque semaine. Chaque article, proposant une lecture du paysage, du terroir, du territoire, vous permettra dans vos itinéraires d’été de marcher en ayant conscience des enjeux, des fragilités ou des forces de ce qui vous entoure.

En résumé, ces balades estivales vous invitent à voir les choses avec un œil neuf… Ce qui me semble tellement important que j’espère vous retrouver à la rentrée équipée… de deux yeux neufs. Pour repartir ensemble bon pied bon œil.

Marie-Pierre

Trois infos express   [cliquer pour dérouler]

  • Randonner dans les bois est un des grands plaisirs de l’été dans le Puy-de-Dôme. Dans la fraîcheur du couvert arboré, qu’il soit une hêtraie-sapinière d’altitude, une des rares forêts de plaine, un récent peuplement de robiniers faux acacias ayant colonisé d’anciennes zones agricoles ou encore une plantation très rectiligne de douglas, vous aurez l’embarras du choix car la forêt couvre un tiers du département. Elle est ici extrêmement morcelée, répartie entre 85 000 propriétaires privés qui détiennent 87% et 13% de forêts publiques.
  • Ces forêts intéressent les propriétaires bien sûr et les gestionnaires forestiers, les naturalistes, les collectivités, les parcs naturels régionaux qui sensibilisent à l’importance de conserver des vieux arbres en nombre suffisant pour permettre à la faune de s’installer et de circuler, quel que soit le mode de gestion choisi, car le bois de nos forêts alimente une filière bois bien vivante.
  • La forêt intéresse aussi les chercheurs. A Clermont, l’unité de recherche PIAF réunit des équipes scientifiques qui travaillent à mieux comprendre les mécanismes qui permettent ou pas aux arbres de s’adapter aux (trop) rapides évolutions du climat. Parmi eux, Catherine Lenne s’intéresse aux phénomènes qui permettent aux arbres de pousser verticalement, même en condition de grand vent ; et Stéphane Herbette étudie les conditions dans lesquelles les arbres peuvent mourir en cas de sécheresses sévères.
  • EN BONUS : 3 suggestions de randonnées en fin d’article, dans les coins décrits dans cet article ou dans ceux qui pourront compléter votre lecture.

Notre territoire regorge de forêts et c’est un must de les arpenter l’été. Quand la chaleur plombe, le couvert des arbres atténue l’action des rayons du soleil, dispense fraîcheur et humidité. Et tous vos sens sont sollicités : observer les arbres et la vie qui vous entoure, humer les parfums du sous-bois, écouter la symphonie des oiseaux, goûter peut-être les petits fruits des ronciers… Contempler, vous ressourcer…

Mais au fait, avez-vous une idée de ce qui se joue autour de vous ? À défaut de vous indiquer le chemin à suivre, Tikographie peut au moins vous orienter dans cette compréhension.

Paysage du Forez, dominé par son point culminant de Pierre-sur-Haute.
Paysage du Forez, dominé par son point culminant de Pierre-sur-Haute. Dans l’est du département, la forêt couvre plus de la moitié du territoire.

Pour votre balade, vous aurez l’embarras du choix. Dans le Puy-de-Dôme, la forêt couvre environ un tiers du territoire, soit 270 000 ha. Les surfaces boisées occupent surtout les sols pauvres, pentus, ingrats, les moins propices aux activités humaines qui occupent le reste et qui se partagent entre les zones urbanisées, l’agriculture et l’élevage. On a aussi des zones qui ne sont rien de tout ça : landes ou zones humides par exemple. Car notre département a ceci de merveilleux qu’il ressemble à une collection d’échantillons de tous les milieux qu’on peut trouver en France métropolitaine, hormis les littoraux.

La part forestière

Commencez par regarder les arbres qui vous entourent, pour comprendre dans quel type de forêt vous vous trouvez. Pas besoin de savoir reconnaître les essences, vous saurez au moins distinguer les feuillus qui ont… des feuilles, et les résineux qui ont de la résine certes, mais surtout des aiguilles. Petit piège : vous pourrez trouver de nombreux cas où feuillus et résineux se côtoient. Dans nos zones montagneuses locales, notamment, vous rencontrerez facilement des hêtraies-sapinières où les deux essences font bon voisinage.

Entrons dans le détail : les amateurs de chiffres retiendront que 54% des forêts du Puy-de-Dôme sont dominées par des feuillus, dont 47% en sont exclusivement composées. Les essences les plus présentes sont le Sapin pectiné, le Chêne pédonculé, l’Épicéa commun, le Chêne rouvre, le Hêtre et le Douglas. Saurez-vous les reconnaître ?

hêtraie-sapinière
Une hêtraie-sapinière dans le massif du Sancy.

Pour les échantillons étiquetés « forêt », les massifs montagneux sont les plus concernés. Ainsi dans le Livradois-Forez, la forêt occupe 55 % du territoire ; alors que dans la grande Limagne, à l’exception de la forêt de Randan liée à l’histoire royale, il vous faudra une loupe pour en trouver des résidus.

Les peuplements d’arbres se partagent en trois catégories : les massifs forestiers anciens où les chênes, les sapins et les hêtres occupent bien le terrain, avec des répartitions différentes selon les altitudes, les massifs, l’histoire des lieux.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, beaucoup de terres agricoles ont été abandonnées et son retournées à la friche, puis se sont transformées en forêts. C’est le cas ici, près de Laps, où ces robiniers (ou faux acacias) ont colonisé des coteaux autrefois cultivés.

La deuxième part se compose de forêts plus récentes nées de la déprise agricole : l’exode rural a provoqué l’abandon de nombreuses parcelles, notamment sur les pentes des coteaux difficiles à cultiver. On y trouve des espèces pionnières, comme le robinier ou faux acacia très présent dans les zones les plus basses.

Quant à la troisième catégorie, on ose à peine l’appeler forêt : il s’agit plutôt de plantations d’arbres, où on trouve une seule essence, généralement des résineux tels que le douglas, l’épicéa ou le sapin, tous du même âge et destinés à être récoltés tous en même temps dans ce qu’on appelle une coupe rase ou une coupe claire.

Une plantation de douglas dans la Montagne thiernoise.
Une plantation de douglas dans la Montagne thiernoise. Peut-on la qualifier de « forêt » ?

L’arbre, le maire et Madame Machin

Autre enjeu peu discernable au promeneur s’il n’est pas attentif à la question : à qui appartient la forêt ? La réponse est implacable : par chez nous, elle est privée. À 87%, soit plus que la moyenne nationale qui la situe à 75% et sans commune mesure avec l’Alsace dont la forêt est publique sur les trois-quarts de sa surface.

L’enjeu, c’est son éparpillement extrême. Les propriétaires privés détiennent en moyenne 2 hectares. Ils sont 85 000 à détenir un « timbre-poste » forestier dans le Puy-de-Dôme. Beaucoup d’entre eux en ont hérité des générations précédentes, ne vivent pas sur place ou n’ont pas spécialement conscience de la responsabilité et du potentiel de leurs bois, en connaissent à peine l’existence et encore moins l’emplacement.

La Forêt de la Comté, près de Vic-le-Comte, classée Espace naturel sensible, est une propriété du Conseil départemental. On pourra rencontrer d’autres types de forêts publiques : domaniale si elle appartient à l’Etat, communale ou même sectionale, appartenant à une communauté villageoise de tradition ancienne. Seules 13% des forêts sont des propriétés publiques dans le Puy-de-Dôme.

Dans le portrait que je lui avais consacré, Dominique Jarlier, maire de Rochefort-Montagne et jusque récemment président des communes forestières de France, avait raconté en détail et de façon très imagée cette problématique : non seulement ces petits bouts de forêt ne sont pas exploités – mais pourquoi pas… – mais surtout les propriétaires ne connaissent pas toujours leurs obligations quant à la sécurité. Une forêt malade, un arbre qui tombe sur une route ou un chemin, peut-être en blessant quelqu’un ou en causant des dégâts… et ils seront considérés comme responsables.

Encore faut-il que les dépérissements et l’accessibilité soient faciles à gérer. « Même ceux qui sont sur place et qui s’en préoccupent n’ont pas de solution, alors Madame Machin qui a 91 ans ou qui habite à Paris… elle va me répondre quoi ? », s’inquiétait M. Jarlier.

Un sapin déraciné en bordure de chemin
Les propriétaires sont tenus de sécuriser leurs forêts le long des chemins et si un arbre provoque des dégâts ou un accident, ils sont tenus pour responsables. Mais beaucoup l’ignorent ou ne savent pas comment faire enlever les arbres dangereux.

Lectures d’été : demandez la Biblitikographie !

En 2024, nous avons publié un petit texte numérique (format PDF) rassemblant une liste d’oeuvres livresques ou bédéesques sur l’écologie et les territoires, recommandées par la communauté et la rédaction Tiko. Pour bronzer futé, malin et clever, vous pouvez vous la procurer en payant, ou sans payer, mais de toute façons en nous soutenant (teaser)…

Colosses aux pieds d’humus

En effet un arbre, ça grandit, ça vit, ça s’épanouit, ça souffre, ça meurt, ça tombe. Ce n’est pas parce qu’ils peuvent atteindre des âges et des proportions presque invraisemblables pour l’entendement humain qu’ils ne peuvent pas avoir leurs fragilités. On le mesure de mieux en mieux, surtout chez nous, où l’Université Clermont Auvergne et l’Inrae sont associés dans la gestion d’un laboratoire de recherche, le PIAF, qui justement étudie les vulnérabilités de l’arbre face notamment au changement climatique. Rencontrer des scientifiques de cette unité de recherche vous expose à découvrir et apprendre des tas de choses incroyables et fascinantes sur les colosses qui nous entourent.

J’en ai fait l’expérience à deux reprises. Il y a un an, Catherine Lenne m’a emmenée en forêt. Chercheuse et autrice passionnée, elle vous raconte l’histoire de chaque arbre croisé en chemin : pourquoi il a poussé tordu, ce qui l’a perturbé, comment il s’est remis d’une blessure, quelle stratégie il a adopté pour se rétablir, pourquoi il a réussi ou échoué…

Pin au tronc formant des coudes bizarres
Quels accidents a pu connaître ce pin pour se faire de tels nœuds au cerveau… pardon, au tronc ?! Catherine Lenne se plairait à imaginer toute son histoire…

Deux ou trois choses que j’ai apprises en chemin : d’abord, que l’arbre cherche la lumière et la verticalité ; ce qui l’a rendu hyper sensible. « Cette sensibilité s’explique par leur mode de vie fixe. Comme ils ne peuvent pas fuir, ils sont aux aguets en permanence. Un arbre, c’est un labo d’analyse ouvert 24 heures sur 24 et sept jours sur sept ! », explique-t-elle.

« Nous avons montré qu’un arbre perçoit les déformations mécaniques exercées sur lui par le vent. »

Dans le portrait en forme de balade que je lui ai consacré, elle explique aussi quelques apports de son équipe de recherche dans la connaissance des arbres : « On sait depuis Darwin qu’un arbre incliné peut se redresser car il perçoit le sens de la gravité (et donc sa perte de verticalité), mais c’est seulement récemment et dans notre laboratoire, qu’il a été démontré que l’arbre avait besoin en plus de proprioception, c’est-à-dire qu’il perçoit ses propres courbures. »

Ou encore : « Nous avons montré qu’un arbre perçoit les déformations mécaniques exercées sur lui par le vent et qu’il réagit en produisant plus d’épaisseur de bois. Les forestiers, après avoir longtemps pensé qu’il fallait protéger les arbres du vent, ont changé de posture grâce à nos travaux. »

La lecture de cet article va vous rapprocher des arbres, c’est sûr. Pas trop près quand même, car la chercheuse explique aussi pourquoi il n’est pas prudent de câliner un arbre et pourquoi il est stupide de le graver.

Sapins dans une forêt pentue
Peu importe la pente, ou le vent, ou quelque accident que ce soit. Les arbres ont pour obsession de chercher la lumière, donc de pousser à la verticale.

La deuxième expérience, plus récente, a été de visiter un des sites du labo PIAF, pour mieux comprendre ce qu’on y faisait et comment la recherche avance sur la façon dont les arbres peuvent s’adapter (ou pas) à toutes les conséquences du changement climatique : la chaleur, la sécheresse, le vent… Un autre chercheur du même labo, Stéphane Herbette, m’a expliqué en détail comment il étudie avec ses collègues la façon dont les arbres peuvent mourir de soif. À lire impérativement si vous avez la nostalgie des cours de sciences nat’ au lycée !

La vie à tous les étages

Mais revenons à nos arbres dans leur environnement naturel, tant qu’il leur est encore (à peu près) hospitalier. Et posez-vous la question dans les bois que vous traversez : voyez-vous de très grands, beaux et majestueux arbres ou seulement des petits freluquets nés de la dernière coupe ? Y a-t-il des traces de débardage, des marquages à la peinture sur certains troncs, des signes que la forêt est exploitée d’une façon ou d’une autre ? Ou au contraire laissée libre de pousser comme bon lui semble sans jamais avoir vu l’ombre d’un bûcheron ?

Que l’on prélève du bois dans les forêts n’a rien de nouveau ni de dérangeant, sauf si comme Idéfix vous ne supportez pas de voir couper un arbre. Qu’il soit utilisé dans la construction ou pour le chauffage n’est pas pire pour l’environnement que le béton ou le gaz naturel – plutôt mieux pour tout dire, bien sûr à condition de le faire avec des méthodes qui permettent sa régénération et ne nuisent pas à la biodiversité qu’elle abrite. Petites chouettes, chat forestier, chauves souris, écureuils, oiseaux de tous plumages… Pour peu que des vieux arbres aient été laissés en place, avec leurs creux, leurs cavités, leurs rides, le refuge de leur haute ramure, la forêt se révèle incroyablement accueillante pour la faune. Et qu’ils soient en nombre suffisant pour permettre la circulation de cette précieuse faune.

Chouette appartement à louer pour petite chouette sur ce vieux hêtre. - Photo Marie-Pierre Demarty
De l’importance de laisser des arbres vieillir dans la forêt : les creux et les plis peuvent servir de refuge à toute une faune qui permet à la forêt de rester vivante.

Elle est en fait un très complexe écosystème, où des insectes, micro-organismes et autres bestioles joueront leur rôle pour transformer les feuilles mortes, les souches, les arbres morts et autres riches détritus en humus qui à son tour nourrira et fera grandir les arbres vivants.

C’est une autre balade en forêt qui m’a permis d’en prendre conscience, cette fois dans le Livradois, avec pour guide Morgane Malard. Son job au parc Livradois-Forez est de sensibiliser les propriétaires de forêts à l’importance de préserver une part de ces « vieux bois », comme on appelle les arbres vieillissants (dites plutôt sénescent pour un arbre)… plutôt que de tout couper dès qu’un arbre atteint la taille où il peut rapporter trois sous. « Selon les essences, un arbre peut vivre plusieurs centaines d’années, mais pour l’exploitation forestière, il est coupé à 80 ans environ », soulignait-elle.

Arbre senescent dans une forêt, avec un tapis de feuilles mortes
Le bois mort, comme le tapis de feuilles, vont peu à peu être décomposés et transformés en humus qui permettra de nourrir les arbres encore vivants.

« Quel impact du sport outdoor sur la nature ?« 

51ème Rencontre Tikographie à la rentrée 2025 dans le nouvel espace événementiel de la librairie des Volcans !

Jeudi 18 juin (17h-19h, horaire à confirmer) à la librairie des Volcans – tous publics, gratuit et en accès libre

Jardiner la forêt

Il y a donc façon et façon d’exploiter la forêt, mais il faut tout de même savoir que la filière bois, dans notre département, ce n’est pas rien. Sur le site internet de la préfecture, on apprend que « la récolte annuelle de bois avoisine 820 000 m³ et permet d’employer plus de 700 personnes dans 109 entreprises du secteur forêt/bois. »

Coupes rases ou « jardinage » des forêts : il faut choisir. En gros, une futaie régulière n’admettra sur une parcelle que des arbres de la même génération, qui pousseront ensemble, destinés à produire du bois de très belle qualité mais coupés tous au même moment.

Juxtaposition de différents types de boisement sur le flanc du volcan
Patchwork de parcelles à différents stades et options de gestion, sur le puy de Montcineyre au sud de Besse.

À l’inverse, les méthodes de sylviculture « mélangée à couvert continu » consistent à prélever à intervalles réguliers des arbres en petit nombre, éparpillés sur la parcelle, en laissant se côtoyer des essences variées, des âges et hauteurs d’arbres diversifiés, pour assurer la présence d’un couvert constant. Elles ont l’avantage de préserver le paysage, l’habitat de la faune qui la peuple, et de diminuer les risques de dissémination de maladies et parasites.

Tikographie a évoqué ces méthodes à diverses reprises avec des propriétaires, gestionnaires ou exploitants de forêts. Par exemple avec Charles-Etienne Dupont, à l’initiative d’un groupement forestier, qui explique : « Avec cette façon de faire, la valeur écologique et la valeur économique convergent, ce qui est rare. » Ou avec Cerf Vert et ses partenaires, au sujet d’une forêt dans le Forez que cet autre groupement a choisi de protéger par une « obligation réelle environnementale », qui impose des contraintes de protection pendant 99 ans.

grumes fraîchement coupées, le long d'un chemin forestier
Grumes fraîchement récoltées, le long d’un chemin forestier dans le Forez. Votre futur parquet ?

Que devient le bois une fois coupé ? Du bois de chauffage parfois. Ou alors un matériau plus noble pour construire des maisons ou des écoles, des objets divers et pourquoi pas… des cadres de vélos. L’association Bois des territoires du Massif central, en tout cas, s’emploie à le valoriser, à le faire monter en qualité et à garantir sa traçabilité.

Voilà de quoi nourrir votre observation et vous donner envie, je l’espère de sauter dans de bonnes chaussures pour aller arpenter ces espaces incroyables.

Juste une chose avant de partir : n’oubliez pas de les respecter. Rester sur les chemins, tenir son chien en laisse, ne pas fumer ou faire du feu, de manière générale observer les consignes… Nos forêts sont belles ; elles sont aussi fragiles. Un rien peut les embraser, les ronger de l’intérieur ou les abattre. Ce serait tellement dommage. N’est-ce pas Idéfix ?

Vous n’en savez pas encore assez ?
Récap’ des articles mentionnés, pour compléter votre lecture :
> Portrait de Catherine Lenne, chercheuse de l’Université Clermont Auvergne spécialiste des arbres
> Visite du laboratoire de recherche PIAF sur les réponses des arbres au changement climatique
> Découverte du travail de Stéphane Herbette et son équipe, au labo PIAF, sur les arbres et la sécheresse
> Décryptage d’une vieille forêt avec Morgane Malard, chargée de mission au parc Livradois-Forez
> Rencontre avec Charles-Etienne Dupont, gestionnaire forestier et fondateur d’un groupement forestier
> Atouts et richesses d’une parcelle dans le Forez…
> … et comment son propriétaire Cerf Vert l’a fait protéger pendant 99 ans
> Ce que devient le bois dans les mains d’une ébéniste passionnée de voyage à vélo

> … ou quand les communes forestières s’emploient à développer une filière locale de bois de construction de qualité
> Et pour finir par une note optimiste, un petit rappel en forme de table ronde sur le risque (grandissant ?) de feux de forêts
TROIS RANDOS
Pour aller à la rencontre des lieux et paysages qui ont servi de support pour cet article et ceux mentionnés ci-dessus :

> La petite rando que j’avais faite avec Catherine Lenne est celle du puy Chopine et du puy des Gouttes, dans la chaîne des puys. Sauf si vous vous arrêtez à chaque arbre de la belle hêtraie, elle se fait en 2 heures et elle offre un superbe panorama sur le puy de Dôme et ses camarades, depuis le rebord du cratère du puy des Gouttes. Possible même en famille.

> La vieille forêt visitée avec Morgane Malard ne se situe pas sur un itinéraire balisé. Mais dans ce secteur, autour de Condat-lès-Montboissier, les amateurs de patrimoine bâti et de patrimoine naturel apprécieront la rando du château de Liberty, qui traverse les paysages boisés du Livradois – prévoir 4h30.

> La parcelle de Cerf Vert protégée par une ORE de 99 ans dans le Forez se situe sur le passage d’un superbe itinéraire de 5h30, qui part du col de Chansert, monte à l’étage des prairies d’estive qu’on appelle ici Hautes Chaumes, jusqu’aux alentours de Pierre-sur-Haute, le point culminant du massif du Forez, puis redescend vers la vallée glaciaire du Fossat, site exceptionnel classé espace naturel sensible.

Texte et photos Marie-Pierre Demarty. À la une : chemin traversant une forêt de hêtres, dans le secteur du Sancy.

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