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Le pourquoi et le comment [cliquer pour dérouler]
La mobilité en zone urbaine, c’est presque facile. Moyennant des investissements – certes assez lourds, les Clermontois le mesurent à la dimension des travaux en cours ! – la densité de population permet de mettre en œuvre plein de solutions douces (pour le climat) et massives (pour l’usage).
Dès que la densité de population diminue, ça devient plus compliqué. Les moyens financiers sont forcément moindres et les usages beaucoup plus disséminés. Comme pour d’autres services publics, des administrations lointaines prennent des décisions sur des critères de rentabilité au moins autant (sinon plus ?) que d’intérêt général, par exemple en fermant une ligne de train, ou en déremboursant des bons de transport pour des rendez-vous médicaux qui, justement, s’éloignent en se retirant eux aussi des territoires peu peuplés. Comment s’étonner que les campagnes se sentent abandonnées et orientent leurs votes vers ces mouvances qui n’ont pas encore eu l’occasion de faire preuve d’incurie ?
L’autre question à se poser, c’est cette affirmation un peu simpliste, sans doute urbaine, un rien condescendante et qui me fait bondir à chaque fois que je la vois revenir : habiter à la campagne serait moins écologique qu’en ville, car tout le monde y roule en voiture. Mouais, c’est peut-être oublier plein d’aspects du mode de vie des grandes métropoles, sans compter qu’il y reste quand même (euphémisme) quelques bagnoles.
Tout cela n’empêche pas de s’interroger sur la façon de faire mieux, plus inclusif, plus respectueux de l’environnement.
Avec des leçons qui se retrouvent dans cet exemple comme dans bien d’autres : pour réussir les mutations et devenir plus résilients, les territoires ont à travailler en rassemblant les forces vives de toutes natures, à se regrouper pour expérimenter ensemble et échanger les bonnes pratiques, à associer solidarité et convivialité, inclusion et environnement.
Voilà pourquoi une initiative qui se nomme « Mobilités fédérées » m’a fait tendre l’oreille…
Marie-Pierre
Trois infos express [cliquer pour dérouler]
- La mobilité dans les campagnes, où les transports en commun sont rares et les routes peu sûres pour les vélos, reste une problématique importante et difficile à résoudre, qui vient en renforcer d’autres : précarité, isolement, éloignement des services publics, désertification… Pour compliquer les choses, elle se présente sous deux aspects : l’inclusion des personnes qui ne peuvent pas conduire ou n’ont pas les moyens d’avoir une voiture individuelle, et la décarbonation – ou la réduction – du parc des véhicules privés.
- Dans le Puy-de-Dôme, différentes structures publiques ou privées ont lancé des initiatives pour répondre à ces problématiques, mais de façon partielle : soit sur un périmètre géographique restreint, soit sur un type de public particulier. Quatre d’entre elles – la Plateforme Mobilité, les Monts qui pétillent, le SMTC et l’association Détours – entourées d’un consortium de partenaires comprenant le Département et quatre communautés de communes, se sont regroupées pour obtenir ensemble le financement d’un programme d’expérimentation. Ce projet « Mobilités fédérées » est financé par les Certificats d’économie d’énergie, dans le cadre du programme Tims.
- Les principales solutions concrètes proposées sont d’une part le transport d’utilité sociale, permettant à des personnes qui ont des besoins de déplacement mais pas de solution, de se faire conduire par des bénévoles ayant un peu de disponibilité… et des besoins ou envies de liens sociaux. Plus expérimental et s’adressant à un autre public, la proposition d’autopartage va également être testée : il s’agit de mettre à disposition une voiture électrique, en location libre-service de courte durée. Une invitation à tester l’électrique et à abandonner la « deuxième voiture ». Autrement dit, de vrais coups de pouce aux changements de comportement.
Bien sûr dans la liste, il y a les personnes âgées qui ne peuvent plus conduire, les jeunes qui n’ont pas le permis et les moins jeunes qui ne l’ont jamais passé ou réussi. Ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter une voiture et ceux à qui un handicap – dans la durée ou le temps d’une jambe cassée – interdit de prendre le volant. Pour peu que vous habitiez un hameau à l’écart, que le dernier commerce du village ait fermé ou qu’un rendez-vous chez l’ophtalmo ou n’importe quel médecin spécialiste vous contraigne à venir à Clermont, vous pouvez vite vous sentir bloqué.
Même quand on peut conduire, venir à Clermont peut constituer une aventure effrayante pour qui n’a pas l’habitude de la circulation des villes – alors vous pensez, en ce moment avec les travaux ! Et quand bien même vous vous êtes enhardi à prendre le car jusqu’à la métropole, il n’est pas si simple de savoir monter dans un bus ou un tram et à qui payer son ticket, de repérer la ligne, la direction, l’arrêt…
Une ligne de train qui ferme, comme celle de Thiers à Boën, et ce sont encore des habitudes de déplacement qui s’effondrent. Le vélo ? Risqué sur les routes hors agglo où les voitures foncent.
Ajoutez ces familles ou ces couples installés au vert qui révèlent une autre problématique : celle du nombre de véhicules en circulation, d’une deuxième voiture du foyer ressentie comme indispensable. Ce qui multiplie l’empreinte carbone des territoires ruraux, surtout que les campagnes sont encore peu équipées en bornes de recharge publiques. Et n’allez pas vous imaginer que tout le monde au village dispose d’une cour ou d’un garage pour recharger à domicile. Donc on va plutôt choisir un diesel.

Nouveaux publics
On voit par là la difficulté : à l’heure où les villes, Clermont-Ferrand en tête, réduisent fortement la place laissée à la voiture et développent assez naturellement les réseaux de transport en commun et les pistes cyclables, les zones moins densément peuplées s’avèrent plus compliquées à décarboner et à désenclaver. Des Combrailles au Livradois, du Forez au Sancy, pour beaucoup d’habitants, « avoir une voiture reste le Graal », dit Raymond Collet.
Ici ou là dans le Puy-de-Dôme (et sans doute ailleurs), des initiatives ont commencé à émerger pour tenter d’améliorer la situation de ces zones rurales. Ainsi la Plateforme Mobilité 63 rassemblait déjà plusieurs associations apportant des solutions à des publics empêchés de se déplacer. Créée en 2009, elle avait un temps agi surtout à l’intention des personnes intégrées à des structures d’insertion, en tant que prestataire pour le Conseil départemental. Puis à partir de 2019, à la faveur d’un nouvel appel à projets financé par les certificats d’énergie, avait commencé à élargir son action à tous les types de personnes sans solution de déplacement : le programme Pandora.
« Avoir une voiture reste le Graal. »
« Cela avait permis de renforcer l’objet de notre association », souligne Raymond Collet, qui a pris la présidence de la Plateforme à l’époque de ce tournant. Mais celui-ci amenait la nécessité d’autres savoir-faire : « Ça posait la question de comment on va chercher d’autres publics, ceux qui ne nous étaient pas amenés directement par les structures d’insertion comme précédemment ; ce sont des personnes isolées, qu’il n’est pas facile de rencontrer », poursuit-il.
Sur les orientations de la Plateforme Mobilité, lire aussi l’entretien : « Claire Laignez et Raymond Collet orientent la Plateforme Mobilité vers l’animation de la mobilité solidaire » |
Ressources complémentaires
Parmi les structures adhérentes de la Plateforme, l’association d’insertion Détours dispose, entre autres, d’un garage solidaire. On y répare et entretient des véhicules pour les personnes en situation précaire, qui n’auraient pas les moyens d’avoir une voiture sans cette opportunité. Surtout, cette association qui œuvre dans le secteur d’Ambert est précieuse pour étendre le périmètre d’action dans ce secteur très rural du département. Et elle dispose de « conseillers mobilité » qui développent une compétence intéressante en matière de sensibilisation.

À peine plus au nord, dans la Montagne thiernoise, l’association Les Monts qui pétillent a pris le problème par un autre bout : celui de l’animation du territoire, de l’écoute des habitants pour connaître leurs besoins, leurs ressentis et même leurs rêves, pour amalgamer les expérimentations et les solutions à proposer à la population. Exemples pêle-mêle : des moments festifs pour engager à se mettre au vélo, une présentation de véhicules intermédiaires, une remorque de services qui se déplace sur tout le territoire pour abolir la nécessité de se déplacer, une mise en relation de bénévoles avec des personnes ayant besoin d’être véhiculés…
Autre territoire, autre ambiance : dans la Métropole clermontoise, le SMTC, opérateur des transports en commun, a imaginé un bus pour apprendre à prendre le bus. Ou encourager à covoiturer, à se mettre au vélo, à opter pour d’autres façons de se déplacer dans cette grande zone où la voiture est moins indispensable. Car la ville a aussi ses problématiques de limitation de la mobilité : éloignement de certains quartiers sensibles, personnes ne pouvant plus conduire mais pas habituées aux transports en commun…
« Elles ont pris la compétence mobilité mais n’en ont pas l’ingénierie. »
D’autres acteurs encore sont concernés par ces problématiques, notamment les communautés de communes qui, comme le résume Raymond Collet, « ont pris la compétence mobilité mais n’en ont pas l’ingénierie. » Certaines, comme Chavanon Combrailles et Volcans, ont expérimenté des choses. Elles ont surtout la connaissance de ces « publics empêchés » : les maires savent mieux qu’une association basée à Clermont qui dans leur périmètre ne se déplace plus, qui n’a pas les moyens de commander un taxi pour se faire soigner en ville, qui a besoin d’un coup de pouce pour oser monter dans un car ou partager sa voiture…

Citons encore ceux qui travaillent directement avec les personnes en difficulté et savent les orienter selon leurs besoins. Et les structures qui ont des solutions à proposer, comme Covoiturage Auvergne, ou Halt ô Stop, la jeune entreprise billomoise qui redonne une dynamique à l’autostop. Ou encore In’VD, ce collectif de l’Aveyron qui teste et promeut toutes sortes de véhicules dits « intermédiaires » : voitures à pédales, vélos à quatre roues et autres bizarreries qui seront peut-être un jour le commun des routes de campagne.
Lire aussi le reportage : « Halt ô Stop repense la mobilité en mode low-tech » |
Programme commun
C’est dans ce contexte qu’a été reçu le nouvel appel à manifestation d’intérêt : toujours financé par les certificats d’économie d’énergie, le programme Tims succède à Pandora en 2024 et « vise à développer la mobilité durable et inclusive en France », avec l’objectif de « réaliser des économies d’énergie en encourageant des modes de mobilités plus sobres tout en permettant aux personnes en précarité-mobilité d’accéder aux services essentiels et d’exercer pleinement leurs droits fondamentaux. » Autrement dit, plus ou moins toutes les problématiques de mobilité qu’on peut rencontrer dans un territoire comme le Puy-de-Dôme. Mais que personne ne peut traiter dans leur totalité.
« Nous souhaitions répondre seuls, mais les Monts qui pétillent et le SMTC avaient aussi le projet de déposer un dossier. On nous a fait comprendre qu’il valait mieux déposer ensemble », poursuit le président de la Plateforme Mobilité. Les trois structures se sont rapprochées, embarquant également Détours. Et autour d’elles, un consortium impressionnant d’une quinzaine de partenaires, où l’on retrouve notamment les intercommunalités des territoires concernés, ainsi que le Conseil départemental.

Le projet s’intitule donc logiquement « Les Mobilités fédérées ». Avec la Plateforme Mobilité 63 pour chef de file, il couvre un périmètre de 186 communes, incluant 60% de la population du département. Car en termes géographiques, il fédère les communautés de communes Chavanon Combrailles et Volcans, Dôme Sancy Artense, Ambert Livradois Forez et Thiers Dore et Montagne, auxquelles s’ajoute le territoire de la Métropole grâce au SMTC, ainsi qu’un petit bout de la Loire voisine, les Monts qui pétillent ayant la particularité d’œuvrer de part et d’autre de la « frontière » départementale du Forez.
Trois axes
« L’enjeu est de mobiliser des acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble : collectivités, associations travaillant sur la mobilité, acteurs du social… Car la méthode pour répondre aux crises, c’est la coopération : personne n’a la solution seul », souligne Raymond. Ce qui signifie à la fois faire jouer la solidarité ville-campagne et créer des dynamiques territoriales.
Grâce à cette fédération, la Plateforme Mobilité s’ouvre à de nouveaux territoires, à de nouveaux publics et à de nouveaux sujets, comme l’éco-mobilité. À l’inverse, elle apporte son savoir-faire et son expérience sur l’accompagnement des personnes en précarité.

Plus concrètement, le projet démarré l’an dernier, et qui court sur trois ans, se décompose en trois volets : « aller vers », autrement dit communiquer et sensibiliser ; expérimenter et développer des solutions concrètes ; et enfin organiser des formations, aussi bien pour les usagers que pour les professionnels pouvant les accompagner dans des changements de pratique.
« L’enjeu est de mobiliser des acteurs qui n’ont pas l’habitude de travailler ensemble. »
Le premier et le troisième axes n’ont rien de révolutionnaire, mais le programme y apporte des moyens d’aller plus loin. Se déplacer vers les populations concernées, c’est déployer par exemple des outils comme le bus d’information du SMTC ou la remorque des Monts qui pétillent. Mais aussi utiliser un « outil festif », sur le modèle du festival expérimenté dans la montagne thiernoise, mêlant célébration et sensibilisation sur un thème différent chaque année, dont les mobilités en 2023. L’idée se dessine d’organiser un événement itinérant, ou même un festival de clôture rassembleur de tous les acteurs et territoires concernés.

Sur le festival des Monts qui pétillent et sur les actions de l’association en faveur de la mobilité durable et inclusive, lire aussi le reportage : « Les Monts qui pétillent s’attèlent au casse-tête de la mobilité dans le monde rural » |
Des bénévoles au volant
Côté solutions concrètes, le dispositif phare est le TUS ou transport d’utilité sociale. Le principe est tout simple : d’un côté, vous avez des habitants d’un territoire qui ont besoin de se déplacer mais ne le peuvent pas pour diverses raisons, n’ont pas les moyens de payer un taxi et pas même de prescription pour un transport médical – « car il n’y en a pas pour tous les rendez-vous, et même de moins en moins », souligne Tommy, chargé de mission « pouvoir bouger » de la Plateforme Mobilité, qui avec Laurie, chargée de communication, prend le relais du président pour entrer dans le détail du projet.
« Les bénévoles sont très demandeurs car ils peuvent être aussi dans des situations d’isolement. »
Ces personnes sont repérées localement par les agents des services chargés de l’accompagnement social, qui vont les mettre en relation avec l’autre groupe de population mobilisable : ces habitants qui ont la capacité de conduire et du temps de bénévolat à offrir. « Ce sont souvent de jeunes retraités ou pour quelques-uns, des personnes en activité qui ont une certaine souplesse dans leur travail : des indépendants, des entrepreneurs… Ils ne sont jamais obligés d’accepter un déplacement, mais il faut quand même un peu de disponibilité », souligne Laurie. Les chauffeurs perçoivent une petite indemnité kilométrique, qui couvre à peine plus que les frais de carburant, et qui n’est pas leur motivation essentielle.
« Le TUS a en fait deux objectifs : résoudre des problèmes de mobilité, mais aussi de cohésion territoriale, souligne Tommy. Les bénévoles sont très demandeurs car ils peuvent être aussi dans des situations d’isolement et recherchent des liens. » Et même s’il s’agit d’un transport à la demande plus qu’un système de covoiturage, « ça peut en devenir, car le conducteur en profite parfois pour faire des courses par exemple, précise Laurie. Mais pour chaque trajet, on vérifie qu’il n’y a pas d’autre solution. »

Les premières expérimentations prouvent que le système n’est pas anecdotique. La communauté de communes Chavanon Combrailles et Volcans l’a mis en place depuis deux ans. En 2024, le service a bénéficié à une centaine de personnes et mobilisé 25 bénévoles. Un total de 1400 trajets, dont 50% pour des rendez-vous médicaux et 25% pour se rendre dans des commerces. Détail qui a son importance : si 20 à 25% des trajets se dirigent vers la métropole clermontoise, la majorité se font à l’intérieur de la communauté de communes ; à la campagne, il peut être compliqué de se passer de voiture même pour aller acheter son pain, poster un paquet, se renseigner à la mairie, voter…
« C’est la solution qui fonctionne : elle n’est pas trop coûteuse, elle renforce la cohésion. »
Si on n’est plus là dans l’expérimentation, les financements de Tims permettent de l’essaimer plus largement. Ainsi, à la faveur du projet Mobilités fédérées, d’autres intercommunalités emboîtent le pas : Dôme Sancy Artense a commencé récemment, Ambert Livradois Forez en est à la phase de lancement de la communication pour recenser et mobiliser les participants.
« C’est la solution qui fonctionne : elle n’est pas trop coûteuse, elle renforce la cohésion, elle est relativement simple à mettre en œuvre », souligne Raymond.
Impulser une mutation
Voilà pour le côté pile : celui de la mobilité inclusive. Côté face : reste l’éco-mobilité, problème encore plus épineux et peu travaillé dans les territoires ruraux. Le programme Tims va permettre de tester une offre qui nécessite des moyens, tant en ingénierie qu’en investissements. Et aussi en animation, car il s’agit de conduire les populations à une mutation en profondeur. La solution concrète que va expérimenter le projet puydômois, c’est l’autopartage.
« Ce n’est pas pour le quotidien, plutôt une solution complémentaire. »
Il s’agit de mettre une voiture électrique à disposition des habitants d’un territoire, dans une sorte de location simplifiée. L’intention est d’inciter les familles à se passer de deuxième voiture et éventuellement, de tester le passage à l’électrique. « Ce n’est pas pour le quotidien, plutôt une solution complémentaire », précise Laurie.

L’une des difficultés est de trouver le meilleur emplacement pour la borne et le stationnement du véhicule pour qu’ils soient géographiquement accessibles au plus grand nombre, dans des territoires où l’habitat est par essence dispersé. Et de s’adresser à un public très différent, plus aisé, qui n’est pas guidé par ses contraintes.
« Tims finance l’ingénierie de mise en place, l’application permettant la réservation et l’investissement dans la borne de recharge ; les territoires doivent trouver le financement pour l’achat du véhicule », expliquent les animateurs de la Plateforme Mobilité.
Expérimental
Contrairement au transport d’utilité sociale, la proposition est totalement nouvelle dans le Puy-de-Dôme et constitue une expérimentation aux résultats incertains, que les territoires ne pourraient pas se permettre de tester isolément et en dehors d’un programme bien financé. « À l’échelle de la France, ça a été expérimenté dans quelques territoires ; nous sommes allés voir un de ces dispositifs dans la Drôme pour nous en inspirer », précise Raymond Collet. Les données de ces expérimentations pionnières indiquent un usage de 6 heures en moyenne, pour une soixantaine de kilomètres.
Dans le Puy-de-Dôme, les choses en sont encore à la phase préparatoire, mais avancent notamment dans l’aire de Dôme Sancy Artense.
« À l’échelle de la France, ça a été expérimenté dans quelques territoires. »
Et le programme englobe aussi la possibilité de tester d’autres solutions de mobilité durable, à l’image de ce que travaillent les Monts qui pétillent ou de ce que mettent en place d’autres territoires pour favoriser le covoiturage, l’autostop ou le vélo dans des conditions sécurisées…
Au total, les deux types de solutions apparaissent complémentaires, dans une optique portée par le programme Tims de « mobilité durable et inclusive », permettant d’engager peu à peu l’ensemble de chaque territoire. Car Mobilités Fédérées n’a pas vocation à perdurer, mais doit permettre aux communautés de communes de mobiliser les acteurs et les solutions, pour pérenniser localement des dispositifs en fonction de ce qui aura paru pertinent dans les premiers résultats. L’enjeu étant que la plus grande facilité à se déplacer peut aussi apporter des réponses à d’autres problématiques de la campagne : l’isolement, la perte de dynamisme, la désertification…
Reportage Marie-Pierre Demarty, réalisé le mardi 1er avril 2025. À la une, photo Marie-Pierre Demarty : Raymond Collet, président de la Plateforme Mobilité 63, entouré de Laurie et Tommy, qui forment une partie de l’équipe d’animation du projet Mobilités Fédérées.
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