Dix idées pour passer à l’action collective

Envie d’agir pour les questions climatiques, environnementales, pour que notre territoire soit toujours plus solide et solidaire face aux crises et changements ? Collectivement, on se sent plus efficace. Nos suggestions pour entrer en action !



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Aller plus loin ? Vous faites déjà tous les bons gestes individuels, consciencieusement et de plus en plus. Vous avez déjà divisé votre empreinte par deux…

Mais vous ressentez que les choses dans le monde ne vont pas assez vite. Que s’il faut compter sur les institutions ou les multinationales pour changer le monde, on aura tous disparu avant. De toute façon vous avez très peu de prise sur ces échelles-là. Cependant, entre les gestes individuels et les décisions engageant toute la planète, il y a peut-être un échelon sur lequel vous pourriez avoir prise : celui de l’action locale collective.

Vous n’aurez peut-être pas l’impression de sauver la planète, mais…

  • Vous reprendrez un peu le contrôle sur ce qui ne va pas autour de vous,
  • Tous ceux qui l’ont expérimenté témoignent que l’action collective soigne l’éco-anxiété,
  • Vous serez entouré.e de gens qui ont aussi envie d’agir et qui vous soutiendront dans les moments de doute (et réciproquement),
  • Au moins vous y trouverez du plaisir (non culpabilisant).

Alors c’est décidé ? Vous allez pousser la porte d’une association ou d’un collectif ?

Oui mais vous allez dire… « qu’est-ce que je peux faire ? »

Voici dix suggestions d’engagement que vous pouvez mettre en œuvre assez facilement dans le Puy-de-Dôme. Il y en aura bien au moins une qui va vous faire frémir d’envie… On espère très fort et très modestement que ce sera la n°10 (mais ça n’exclut pas les autres !).

1. Mettre les mains dans la terre

A vos bêches ! Jardiner, planter des arbres, apprendre les techniques de permaculture, cueillir les pommes de son verger, voir pousser les salades qu’on a semées soi-même, être fier de ses tomates… Il paraît que mettre les mains dans la terre rend heureux, et encore plus si on le fait à plusieurs. Il y a certainement près de chez vous un jardin partagé ou un collectif qui crée une forêt-jardin. Nous en avons évoqués quelques-uns ici et . Vous en trouverez plein d’autres parmi les projets du budget écologique citoyen… ou en vous renseignant autour de vous.

Sur le site de La Cartade
Jardiner ensemble : le bonheur ! Ici sur le site du jardin-forêt de La Cartade, à Glaine-Montaigut. – Photo Marie-Pierre Demarty

2. Mieux connaître pour mieux sauvegarder

Vous commencez par des sorties guidées pour mieux connaître : les oiseaux, les chauves-souris, les plantes, la nature… Ensuite, vous pouvez vous engager un peu plus : des associations comme la LPO ou le CEN accueillent les bénévoles pour participer à l’action sur tel ou tel sujet. Vous pouvez aussi vous engager, auprès d’institutions de la recherche, dans des opérations de science participative y compris à l’échelle nationale, car elles ont besoin d’observateurs sur le terrain : observation autour de chez vous, comptages d’espèces, relevés divers, etc. Avant de partir le nez au vent explorer la nature, effectuez donc une petite exploration des sites de l’Université Clermont Auvergne, du Museum national d’histoire naturelle, de la plateforme Tela Botanica. Ou participez aux enquêtes locales, comme l’atlas de la biodiversité que les communes peuvent lancer. Dans la métropole clermontoise, plusieurs enquêtes sont en cours dans le cadre de C.Biodiv.

Lire aussi : « Les chauves-souris espèces à protéger… y compris des idées reçues »

3. Faire le ménage

Avant même de connaître et sauvegarder la nature, il faudrait déjà éviter de la déglinguer. Le réseau France Nature Environnement a entrepris de recenser (de façon participative) les dégradations et outrages faits à l’environnement. C’est le projet Sentinelles de la Nature, dont nous vous avons déjà parlé dans cet article.

A un premier niveau, vous pouvez y contribuer si votre route croise des trucs pas nets (attention, il ne s’agit pas de régler vos comptes avec vos voisins… !).

Et si vous disposez de temps, vous pourrez devenir correspondant (pour aller vérifier sur place dans votre coin ce que d’autres ont signalé), voire vous engager pour donner un coup de main à Arlette et Marie-Claude, qui manquent de temps pour agir efficacement sur tous les signalements qui leur parviennent.

4. Agir avec ses dix doigts

L’obsolescence programmée vous désole ? Vous trouvez absurde de jeter un appareil électrique en parfait état, sauf une toute petite pièce qui n’est plus fabriquée ? Vous avez envie de faire vous-même un nichoir à oiseaux ou un sac à partir de chutes de tissus ? Les ateliers participatifs de création ou de réparation se multiplient. Principe : mutualiser le matériel, partager le savoir-faire, échanger et apprendre ensemble.

Quelques suggestions : à Clermont, l’atelier bois coopératif de Terra Preta ou les ateliers d’autoréparation de vélo Un guidon dans la tête et La roue tourne ; à Lempdes, les cours d’upcycling de Green Couture ; à Ambert (et itinérant), le Repair Café Réparons ensemble

5. Foncer dans le foncier

Groupe visitant une forêt Sempervirens
Visite dans une forêt en libre évolution avec Sempervirens, en novembre 2022. – Photo Marie-Pierre Demarty

Pour agir sur les questions agricoles ou forestières, il peut être important de posséder les terrains : ça évite que d’autres y fassent ce que vous considérez comme du n’importe quoi. Côté agricole, rejoignez Terre de Liens Auvergne, l’association qui achète du foncier pour y installer de jeunes agriculteurs aux pratiques respectueuses du vivant. Proche de Clermont, la même association est à l’origine d’un projet passionnant – la ferme de Sarliève – qui s’autonomise en impliquant toutes ses parties prenantes, y compris les citoyens.

Côté forestier, de nombreux petits collectifs s’organisent pour racheter des bois et les laisser en libre évolution, ou expérimenter des approches « douces » d’exploitation. Nous avions par exemple présenté Sempervirens. Dans le Livradois-Forez, l’association Recrue d’essences adopte des principes similaires.

Lire aussi : « Sempervirens, l’association qui promet une vie libre et éternelle aux forêts »

6. Votre énergie pour les énergies

C’est une autre façon d’investir en vous investissant : si le sujet des énergies renouvelables vous intéresse, plusieurs coopératives citoyennes de production d’énergie existent ou sont en cours de constitution sur le territoire. La plus ancienne est Combrailles durables. Deux autres coopératives autour du photovoltaïque lui emboîtent le pas : Arverne durable (sur le territoire de Mond’Arverne) et Toits et toi (dans le Livradois-Forez). Enfin, près de Combronde, Montcel Durable s’oriente vers un projet éolien. Même pas besoin d’être spécialiste, dans ces collectifs comme dans tous les autres, on apprend ensemble et on monte en compétence au fil du projet.

7. Prises de conscience toutes fresques

Un format qui cartonne pour faire prendre conscience des problématiques, des enjeux, des moyens d’action : la fresque. A l’origine, il y avait la fresque du climat. Aujourd’hui, plein d’autres « jeux sérieux » collaboratifs s’en inspirent : fresques de l’eau, de la biodiversité, du renoncement, des sols… En quelques heures sous la conduite d’un animateur, un groupe de participants réfléchit à l’enchaînement des causes et conséquences, ce qui déclenche souvent des prises de conscience sur la gravité de la situation. Vous voulez accélérer le nombre de ces déclics individuels ? Formez-vous pour devenir fresqueur.

8. Donner de la voix

Même si elles ne sont pas seulement dédiées à ça, un certain nombre d’associations participent au plaidoyer ou à la protestation à l’échelle nationale, mais avec des relais locaux. Suggestions pour notre région : ANV (Action non violente COP21 63, branche d’Alternatiba), Greenpeace Clermont-Ferrand, Attac 63

Marche du climat à Clermont, le 1er mars 2022. – Photo : Quentin Jaud
Lire aussi : Greenpeace Clermont, des dossiers thématiques aux actions terrain multiformes

9. Agir à 360°

Vous avez l’âme généraliste, vous êtes conscient.e.s de l’aspect systémique des problématiques, vous êtes un tempérament indécis… Recherchez autour de vous une association qui agit sur un territoire donné mais un peu sur tous les fronts, au gré des envies, des nécessités, des énergies mobilisables. A l’échelon local, il y en a plein qui rassemblent les bonnes volontés du village, de la commune, du quartier… Avec tout un tas de projets ponctuels ou à plus long terme, au gré des envies et des disponibilités : nettoyage de la nature, organisation de conférences ou de débat, jardin partagé, échanges de savoir-faire… ça existe aussi à l’échelle départementale : Alternatiba ou France Nature Environnement 63 par exemple.

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Photo de Une Damien Caillard : nettoyage de la nature à Ceyrat, le 14 mars 2021