*DOSSIER SPECIAL* Eric Faidy, candidat LREM au premier tour, explique pourquoi la fusion avec la liste de Jean-Pierre Brenas est le meilleur moyen pour appliquer son pacte écologique.
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Cet entretien est réalisé dans le cadre d’un Dossier spécial sur les municipales 2020 à Clermont : comment les trois listes présentes envisagent de traiter les enjeux de la transition écologique et sociale et de la résilience territoriale ?
Pour vous faire un avis le plus éclairé possible, rien de tel que de prendre connaissance des différents points de vue exprimés à travers les entretiens proposés 🙂

A 58 ans, Eric Faidy a fait l’essentiel de sa carrière chez Michelin. Comme beaucoup de cadres de la multinationale, il a bénéficié d’une expérience internationale – Europe, Russie – pendant plusieurs années, avant de revenir à Clermont en 2016.
Sans expérience politique à ce jour, il s’engage sous les couleurs de La République en Marche [LREM] pour les municipales de 2020 à Clermont. Il y porte notamment un projet très engagé sur l’écologie, et affirme qu’il sera « le premier maire écologiste de Clermont« . Sa liste « Ensemble, transformons Clermont-Ferrand » recueille 15,55% des voix au premier tour.
Le 17 février 2020, Eric Faidy s’est exprimé devant le public d’Epicentre sur son projet écologique pour la ville [podcast audio, 1h04]
En juin 2020, il décide de fusionner avec la liste de Jean-Pierre Brenas (Les Républicains [LR]). Cela entraîne la perte de son investiture par LREM.
- Sans doute plus que le premier tour, la crise du Covid-19 a-t-elle fait bouger les lignes de ta campagne ?
- Tu inclus désormais une dimension “gestion de crise” dans ton projet. Comment se traduira-t-elle ?
- Tu portais un projet écologique ambitieux lors du premier tour. Pourquoi as-tu choisi de fusionner ta liste avec celle de Jean-Pierre Brenas ?
- Quelles garanties as-tu obtenu pour préserver ta vision de la transition écologique lors de la fusion des listes ?
- Peux-tu nous présenter le point de différenciation majeur de ta proposition en matière de transition écologique ?
- Quel rôle personnel jouera-tu dans la nouvelle mandature, si ta liste est élue dimanche ?
- Et cette ambition consiste notamment à marier économie et écologie pour répondre à la crise …
Sans doute plus que le premier tour, la crise du Covid-19 a-t-elle fait bouger les lignes de ta campagne ?
Ce que j’en retiens sur le sujet transition et résilience, c’est que le monde et la société sont fragiles. Et que les dérèglements de la nature ne sont pas de la science-fiction. On n’aurait jamais imaginé que le monde puisse s’arrêter à cause d’un virus venu de Chine ! Ça a renforcé la conviction que ces questions de transition, c’est tout de suite, et complètement. Avant on pouvait dire « ça peut attendre » ou encore « La transition écologique c’est un sujet parmi tant d’autres » … ce n’est plus possible.
La crise sanitaire a renforcé ma conviction que ces questions de transition, c’est tout de suite, et complètement.
Cette crise, c’était bien l’écosystème dans lequel nous sommes qui s’est trouvé déréglé. (…) Pour la première fois, on a la démonstration de fragilités qu’on n’avait même pas imaginé. (…) Et le projet écologique que je porte a encore plus de sens. Il est encore plus urgent de le mettre en œuvre, et de le faire complètement !

Tu inclus désormais une dimension “gestion de crise” dans ton projet. Comment se traduira-t-elle ?
Quand tu travailles sur les risques d’une organisation, tu listes ceux qui peuvent se produire – par exemple, une cyber-attaque dans une entreprise. Tu te renseignes pour savoir comment d’autres équipes ont réagi et ce qu’elles ont appris de ces crises. Ça te permet de t’organiser, via un plan de prévention, puis des actions en cas d’intrusion.
Se préparer à gérer des crises connues, c’est ça. Dans mon environnement professionnel, je suis confronté à régulièrement à ces thématiques : quels sont les risques potentiels, comment les prévoir, les éviter et les gérer au mieux s’ils se produisent. Là où c’est encore plus compliqué, c’est lorsque l’on affronte des crises inconnues comme le COVID-19 !
Dans mon environnement professionnel, je suis confronté à régulièrement à la gestion de crises.
Demain, si nous sommes à la tête de la ville et de la Métropole, nous travaillerons sur ces questions. On juge la qualité d’une équipe, non seulement sur sa capacité à gérer au quotidien, mais aussi à prévoir, et affronter les crises. (…) Clairement, la dimension “gestion de crise” par l’analyse des risques et par la mise au point de plans d’action fera partie de nos sujets.
Tu portais un projet écologique ambitieux lors du premier tour. Pourquoi as-tu choisi de fusionner ta liste avec celle de Jean-Pierre Brenas ?
Lorsque les mesures [du confinement] ont été assouplies, (…) j’ai organisé des réunions par groupe de 10 colistiers et militants pour parler de l’impact de la crise (…) sur notre campagne électorale. Qu’allions-nous décider : nous maintenir au second tour, sur une base de 16% au premier ? En rester là et [déclarer forfait] ? Ou nous rassembler avec une autre liste afin de gagner et de mettre en œuvre notre projet ?
Il nous fallait un rassemblement plus large pour mettre en œuvre notre projet.
En interne, mes colistiers de centre-droit souhaitaient se rapprocher de [Jean-Pierre Brenas]. Pas de surprise de ce côté. Mais, ce qui m’a poussé à creuser cette piste, c’est quand mes colistiers de centre-gauche – dont certains étaient des anciens du P.S. – ont aussi défendus cette orientation. Cela m’a surpris, et m’a fait réfléchir !

L’argument était : on a porté au premier tour le projet qui, selon nous, prépare le mieux l’avenir de Clermont. Nous avons sur notre liste les expériences et les compétences pour le mettre en œuvre. (…) Nous sommes tous dans la vraie vie, nous sommes dans l’action, à travers nos entreprises et nos associations. Le rassemblement nous permettait de mettre en œuvre ce projet.
Quelles garanties as-tu obtenu pour préserver ta vision de la transition écologique lors de la fusion des listes ?
Avec Jean-Pierre Brenas, nous nous sommes mis d’accord sur 3 points:
- Engager la ville de Clermont de manière proactive dans la transition écologique, avec de vrais moyens, et tout de suite. D’abord parce que le changement climatique nous y oblige et parce que c’est l’opportunité de faire rayonner notre ville par une transition réussie. Faire de Clermont une ville plus attractive pour créer des emplois durables.
- Partager la gouvernance 50/50 à la ville, à la métropole et dans l’ensemble des organismes « satellites ». C’est la garantie de pouvoir mettre en œuvre notre projet de transformation de Clermont.
- Construire une union municipale pour répondre à la crise du Covid-19 et faire de Clermont une ville d’avant-garde en matière de transition écologique.
L’accord a été trouvé sur cette base et la fusion s’est faite.
Peux-tu nous présenter le point de différenciation majeur de ta proposition en matière de transition écologique ?
Si on regarde notre projet et celui d’Olivier Bianchi, on retrouve beaucoup de similitudes : ceinture maraîchère, isolation thermique des logements, deux lignes de bus en site propre …
Mais ce qui fait la différence, selon moi, c’est la capacité d’une équipe à mettre en œuvre vite, bien et complètement une ambition. Cela nous amène à nous interroger sur les parcours et les expériences de ceux qui seront aux postes-clé demain. Notre équipe a construit son expérience dans la vraie vie.

Pour prendre un seul exemple, un de mes colistiers est vétérinaire à la Glacière, il est issu d’un milieu simple, il s’est « accroché » pour faire des études, il a construit une clinique vétérinaire qui est une référence en France. Il est prêt à mettre son savoir d’entrepreneur au service de notre ville. C’est un exemple parmi 55 [colistiers] ! J’insiste là-dessus: les électeurs devraient regarder le background des personnes qui seront aux commandes.
Ce qui fait la différence, selon moi, c’est la capacité d’une équipe à mettre en œuvre vite, bien et complètement une ambition.
En face, Olivier Bianchi est dans la gestion, sans vision, sans ambition sauf celle qui anime sa carrière politique. Il bétonne tous azimuts, il nous prépare une bulle immobilière (…) Je ne crois pas une seconde qu’Olivier Bianchi fasse de la transition un sujet majeur. Certes, il accélérera un peu la réalisation des pistes cyclables, il poursuivra un peu l’isolation thermique, il achètera quelques terres pour faire du maraîchage. Mais il ne prendra pas le sujet de la transition à bras-le-corps pour en faire un atout pour la ville. Le bétonneur d’aujourd’hui ne peut pas être le jardinier de demain.
Quel rôle personnel jouera-tu dans la nouvelle mandature, si ta liste est élue dimanche ?
Ce qui m’anime, c’est le futur de notre ville. (…) Et c’est partagé par tous nos colistiers. Nous avons une ambition pour [Clermont], nous ne sommes pas à la recherche d’un job.
Je ne crois pas une seconde qu’Olivier Bianchi fasse de la transition un sujet majeur.
Ce qui est important, c’est la gouvernance 50/50. Les colistiers qui ont porté le projet avec moi au premier tour accéderont aux responsabilités. Pas pour eux, mais pour mettre en œuvre une ambition.
Le 17 février 2020, Eric Faidy s’est exprimé devant le public d’Epicentre sur son projet écologique pour la ville [podcast audio, 1h04]
Et cette ambition consiste notamment à marier économie et écologie pour répondre à la crise …
Notre projet de transformation de la ville n’est pas remis en cause par le Covid. Au contraire ! Il est plus urgent que jamais et il faudra plus encore une équipe capable, déterminée, compétente, ancrée dans la vraie vie pour le mettre en œuvre.
Si nous sommes élus, nous allons tous nous mettre au travail en Juillet et en Août afin de finaliser un plan détaillé pour le dérouler dès le 1er septembre et affronter la crise économique. Nous le construirons avec l’ensemble des acteurs de la ville et du territoire, y compris les oppositions municipales et métropolitaines.
On peut concilier performance technique, économique, et respect de l’environnement.
Puis nous embrayerons sur notre projet de transformations de Clermont. La transition écologique sera la priorité du mandat. Clermont ville verte, sûre et solidaire avec des citoyens engagés.
L’écologie n’est pas opposée à l’économie ! On peut concilier performance technique, économique, et respect de l’environnement.
Pour aller plus loin : voir le site de la liste portée par Jean-Pierre Brenas et Eric Faidy : « Réunis pour vous » |
Propos recueillis le 24 juin 2020, mis en forme pour plus de clarté puis relus et corrigés par Eric. Crédit photo de Une : ericfaidy.fr (DR)